LeLeadership

De PatientSafetyBag
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Le leadership désigne une forme de charisme naturel dont sont dotées certaines personnes. Ce charisme provient à la fois de leurs qualités, de leurs compétences et de leur savoir-être. Le leadership se construit dans la perception qu'ont les autres de vous.


Les recherches et études scientifiques sur le « leadership » sont pléthoriques, et c’est au début des années 2000 que dans un des ses livres Gary Yulk (Leadership in Organization) qu ‘il propose un classement des cinq modèles susceptibles de définir un leadership efficace. Je vous propose son classement, 1. L'approche des traits de caractère : les Grands Hommes de l'histoire 2. Les études behavioristes (identification des comportements efficaces) 3. L'approche de l'influence de pouvoir (comment s'exerce le pouvoir) 4. L'approche situationnelle (nature de la tâche, caractéristiques des suiveurs, type d'organisation…) 5. L'approche intégrative (une synthèse des précédentes)

De l’accident de Tchernobyl à l’accident aérien de Ténériffe qui fut le plus meurtrier de l’histoire, un leadership inadapté fut révélé comme un des facteurs contributifs majeur dans de nombreux accidents industriels.

Avant de developper le leadership je voudrais d'abord lever un malentendu qui plane souvent lorsque l’on parle de leadership. Nous faisons souvent un raccourci en entre leader et manager, or ce sont deux choses différents. Le manager est designer par la hiérarchie, il a sa place dans un organigramme et sa fonction première est « l’organisation ». Le leader est lui reconnu par ses pairs, trouve sa place dans ses relations avec les autres. Il est souvent un visionnaire. On peut synthétiser en disant que le manager est indispensable afin d’organiser efficacement l’activité, et que le leader permet d’entraîner et de motiver l’équipe. Bien sûr, l’idéal est de combiner les deux pour atteindre les objectifs fixés. Nous avons tous croisé dans nos carrières des chefs de services qui étaient de vrais « meneurs d’hommes ». Nous avons pu constater quel niveau de performance l’équipe atteignait dans ce cas là.

Je voudrais m’attarder ici si un des points du classement de Yulk qui est « l’approche situationnelle » , c’est un levier que l’on peut facilement développer dans nos équipes. Paul Hersey et Kenneth Blanchard ont développé à la fin des années 60, la théorie dite du leadership situationnel, selon laquelle il n’existe pas de « bon » style de leadership : un leader doit utiliser le style le plus adapté à la situation. L’objectif d’un leader consiste à accroître progressivement le niveau de maturité de ses collaborateurs, afin de développer leur autonomie dans le travail. L’autonomie s’entend ici comme le croisement de la compétence (le collaborateur sait ou ne sait pas faire) et de la motivation (le collaborateur veut ou ne veut pas faire). Autonomie= Compétence + Motivation Le leader situationnel, évalue en permanence l’autonomie de ses collaborateurs, et cherche à la développer S’adapte en fonction de son équipe, et des circonstances. Or dans nos activités médicales, on pourrait les notions de compétences et de motivations n’est pas tout fait adaptées. Dans un bloc ou dans un service, les équipes sont motivées et compétentes. Je vous propose d’utiliser la variante de ce modèle qui est utilisée dans le monde de l’aérien. On remplace la motivation et la compétence. Dans les situations que nous traitons chaque jour, nous pourrions prendre comme variantes le risque de la situation et le temps disponible pour la traiter. Cela donnerait une schéma comme celui là :




Dans leur modèle , ils proposent quatre styles de leadership fonction donc du risque et du temps disponible : Lorsqu’il n’y pas beaucoup de temps pour agir et prendre des décisions, la position naturelle du leader est diriger son équipe. « Je décide, je donne les ordres » Lorsque le risque est faible et qu’il n’y pas beaucoup de temps disponible le leader va déléguer, tout ou partie, des actions à réaliser pour gérer cette situation. Si la situation est risquée mais qu’il y a du temps, le leader devra alors impliquer l’équipe dans la résolution du problème. Le leader donne des instructions précises et surveille de près l’exécution des tâches, mais il explique ses décisions, sollicite les suggestions et encourage les membres de son équipe. Enfin le mode « coach », si la situation est peu risquée et que le temps est disponible. Le leader partage avec son équipe la responsabilité de la prise de décision. Il écoute, parle peu et travaille sur un pied d’égalité avec ses collaborateurs. C’est dans ces deux dernières situation que les meneurs d’hommes se révèlent le plus souvent.





Difficultés pour le leader situationnel :

La plus grande difficulté dans la mise en oeuvre du leadership situationnel est de juger de la situation. L'expérience joue un rôle majeur dans cette estimation du moment. Lorsque l’on observe des opérateurs prendre en charge une situation on constate que l’élément majeur qui influe sur la perception de l'urgence et du temps disponible et le niveau de stress des opérateurs et du leader en particulier. Il est évident que sous l'influence d’un fort stress, on risque de voire du danger ou il y en peu et la notion de temps est fortement altéré. Si nous reprenons le modèle original, la perception du leader sur la motivation et la compétence de son équipe va être considérablement biaisée.

En conclusion, Il n’y a pas de bon de de mauvais leadership, il y a des leaderships adaptés à chaque situation. Une des bonnes pratiques qui est utilisée depuis longtemps dans les cockpits d’avion est de temporiser … Prendre le temps d’avoir bien posé les enjeux de la situation - le niveau de risque- d’exposer le temps disponible pour la résoudre et les compétences de mes équipiers. Nos activités ne souffrent pas d’un problème de motivation.Au mettre titre que l’on imagine pas un pilote dire «  Il y a une panne moteur, je n’ai pas très envie aujourd'hui … ». On imagine pas un médecin ou une infirmière devant une urgence dire « Je n’ai pas envie aujourd'hui … » Enfin, c’est un outils très puissant de motivation et de développement des équipes … On a tous le souvenir dans notre carrière d’un mentor… Le mentor est souvent le champion du du leadership situationnel est sait surtout aller jusqu'au « coach »