Les soignants évoluent dans un environnement complexe générateur de fatigue cognitive. Si la fatigue cognitive chronique génératrice de burn-out est connue des soignants, la fatigue cognitive aiguë génératrice de phénomènes tels que la « surdité inattentionnelle » est moins bien appréhendée par le monde médical. Cette dernière a un impact certain sur la sécurité des soins par des effets chez l’opérateur de première ligne, l’équipe mais aussi lors des interactions avec le patient. Frederic Dehais, chercheur en neurosciences cognitives est l’invité du podcast des enfants du facteur afin de nous éclairer sur la fatigue aiguë du cerveau stressé. Il dirige à l’ISAE-supaero le département de facteur humain et neuro-ergonomie. Ses travaux s’intéressent aux situations à forte pression temporelle induisant des phénomènes tels que la fixation, la persévérance déraisonnable, dans lesquels nous pouvons être acaparé lors d’un état de saturation cognitive. Son laboratoire étudie les signatures comportementales mais aussi neurophysiologiques en situation de fatigue cognitive aiguë chez des pilotes confrontés à des situations complexes.
Podcast réalisé par Thomas Lopes, montage Martin Venturini, musique Médéric Chauveau.
Retrouvez nous sur le site de l’association Facteurs Humains en Santé
https://facteurshumainsensante.org
Superbe podcast très riche en informations accessibles aux non soignants aussi ! Le documentaire sur le crash de l’avion de ligne m’avait bouleversé, effectivement le pilote aux commandes était en pleine surdité attentionelle et le fait que le pilote principal sorti de son sommeil réalise l’erreur d’interprétation quelques secondes avant de s’écraser est insupportable de frustration. Dans un autre registre le faux gorille apparaissant entre les basketteurs est bluffant… merci pour cet épisode. La méditation, la cohérence cardiaque seraient-elles des bonnes pratiques pour éviter au maximum ces goulets d’étranglements attentionnels ?
Les tentatives de réponse dans l’aviation sont développées dans un document de l’EASA dont le titre est Startle Effect Management. Une des idées fortes est qu’il est important de s’appuyer sur les ressources de l’équipe car les techniques individuelles comme la respiration ou la temporisation sont parfois insuffisantes. Par exemple l’acronyme R.O.C (Relax, Observe, Confirm) est utilisé pour l’entraînement au simulateur cf p.59